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COMMENT JE SUIS DEVENUE IRRESISTIBLE Read online

Page 2


  Je souris d’avance. Mais Evelyn a l’air gêné. O.K., j’ai compris… la bonne nouvelle n’est pas si bonne que ça.

  Je me prépare mentalement à recevoir la réponse.

  — Quel genre de projet ?

  — Vous savez que nous avons tenté d’accroître la fréquentation de notre bibliothèque. Il faut que nous nous intégrions davantage à notre voisinage.

  Je hoche la tête, mais je n’en pense pas moins. Nous n’avons rien d’une caverne d’Ali Baba où l’on trouve pêle-mêle romans et livres d’image ! Certes, la bibliothèque, située dans le quartier de Georgetown, le coin le plus riche d’histoire du district de Washington, est nichée au cœur d’hôtels particuliers, à l’image de la demeure de style colonial qu’elle a été autrefois, et possède un immense parc envié par tous les jardiniers des grandes villes. Mais sa principale richesse est sa collection unique au monde de livres, manuscrits, incunables et éphémères sur la vie en Amérique au dix-huitième siècle. Ce n’est pas précisément l’endroit où l’on va en sortant de l’école, ni une attraction pour les adhérents au club du livre Mommy and Me.

  Evelyn poursuit :

  — Le conseil a décidé que nous devions élargir notre domaine d’activité en nous inspirant du livre de Disney. Vous savez comment ils ont créé Epcot… ce parc dédié à la culture et l’innovation technologique, où chaque pays européen a son propre territoire…

  Je hoche la tête sans conviction. Je ne vois franchement pas où cette idée va nous mener.

  — … eh bien, nous ferons la même chose ici. Nous ferons de Peabridge le symbole de l’Amérique Coloniale.

  Je raidis le dos pour le choc final en m’efforçant de répéter ses propres mots.

  — Vous dites que nous ferons de Peabridge…

  — Exactement ! Et nous porterons des costumes d’époque !

  Evelyn a l’enthousiasme d’une mère de famille en train d’expliquer l’art de soigner les caries.

  Je ne peux m’empêcher de rétorquer :

  — C'est une plaisanterie ? Vous avez bien dit des costumes ?

  Mais je me sens coupable en voyant la tête d’Evelyn. Je jette un coup d’œil à la table désertée par Jason. Quel Petit Ami Virtuel pourrait bien être attiré par une femme portant un jupon à cerceaux, un corset et une charlotte ?

  — La cafétéria ne suffit pas, Jane. Nous n’avons toujours pas la clientèle souhaitée par le conseil d’administration. Le Dr Bishop s’est déjà arrangé avec la Colonial Williamsburg Foundation. Ils ont pas mal de choses en stock dans un entrepôt. Les costumes arriveront lundi prochain au plus tard. Vous verrez comme ce sera amusant !

  Amusant… Evelyn est peut-être impatiente de recevoir les nouvelles tenues et de se réserver un ensemble brun et rose un peu trop carré conçu pour une femme de vingt ans plus jeune, mais pour moi, c’est une autre paire de manches (si j’ose dire!). J’aurai l’impression de me déguiser pour Halloween chaque fois que je viendrai bosser. Dommage que je n’aie pas une bonne vieille baguette magique ! Elle me serait bien utile.

  Je tente de défendre ma cause d’un point de vue purement logique.

  — Evelyn, nous sommes censées promouvoir l’érudition et le savoir, non ?

  — Oui, et c’est ce que nous faisons. Mais rien ne dit que nous devions le faire en ignorant le progrès. Avez-vous envie que nous donnions de nous l’image de bibliothécaires poussiéreuses, tatillonnes et…

  Elle n’achève pas sa phrase, cherchant un mot suffisamment horrible qui colle à la situation.

  J’en ai la gorge sèche. Je me rends bien compte que le pire est encore à venir. En fin de compte, les costumes, c’était plutôt la bonne nouvelle…

  Je brave son regard.

  — Et la mauvaise nouvelle... ?

  Evelyn répond d’un ton grave, comme un médecin diagnostiquant une maladie mortelle.

  — Le conseil d’administration a étudié le problème des salaires.

  Personne ne devient bibliothécaire pour être riche. Surtout en acceptant un job dans une petite bibliothèque privée – laquelle se croit obligée de déguiser son personnel en costumes de soie brodée du dix-huitième siècle pour inciter les clients à pousser la porte ! Non, les gens choisissent ce métier pour prendre leur retraite tôt. Personnellement, je suis venue à Peabridge dans le cadre d’un stage en entreprise pendant que je préparais mon mastère, et je suis restée parce que les gens me plaisaient. Aussi bien Evelyn que le reste du personnel et les clients. Je ne m’attendais certainement pas à devenir millionnaire.

  Ceci dit, je ne m’attendais pas non plus à entendre la suite de la bouche d’Evelyn.

  — Nous allons devoir amputer votre salaire de vingt-cinq pour cent.

  Elle s’empresse d’ajouter :

  — Je n’étais pas d’accord, et je le leur ai fait savoir, vous savez ! Mais vous n’ignorez pas que certains membres du conseil sont toujours d’avis que nous n’avons aucun besoin d’une bibliothécaire conseil, et qu’une archiviste suffirait.

  Je suis incapable de prononcer un seul mot.

  J’ai déjà réduit mon budget vacances à un voyage en car d’une semaine pour aller à la plage. J’apporte tous les jours mon déjeuner au boulot (parfois, je me contente de prendre en douce un gigantesque cappuccino au bar). Quant au petit déjeuner – quand il m’arrive d’en prendre un ! –, il se résume à une Pop-Tart…

  Au moins, ça m’évitera de dépenser mon argent à acheter des fringues pour le boulot ! Ceci dit, vingt-cinq pour cent, c’est énorme… Jamais je ne me serais attendue à une baisse pareille, même dans mes pires cauchemars.

  Je lâche d’une voix nouée par le choc :

  — Mon loyer… Si vous me retirez un quart de mon salaire, je serai dans l’impossibilité de payer mon loyer. Je deviendrai SDF, Evelyn. Je vivrai sous un pont, comme celui de Key Bridge, et j’arriverai tous les matins devant la porte de la bibliothèque en poussant mon Caddie.

  Evelyn change soudain de ton, comme si elle s’adressait à un malheureux menaçant de se jeter du haut du Washington Monument.

  — J’ai moi-même dit au conseil que c’était beaucoup trop, que nous ne pouvions pas faire cela aux gens qui travaillent pour nous, surtout à vous, Jane. Vous êtes déjà relativement sous-payée, même dans notre secteur d’activité.

  C'est toujours bon de se l’entendre dire. D’ailleurs, bizarrement, au moment où elle s’apprête à faire sa grande annonce, Evelyn a l’air content.

  — Jane, j’ai fini par obtenir beaucoup mieux. Je vous offre une maison. Vous serez logée gratuitement tant que vous travaillerez pour nous.

  — Une maison ?

  Je me demande soudain si je n’aurais pas glissé sans m’en apercevoir dans un univers parallèle… Je résiste à l’envie de jeter un coup d’œil autour de moi pour détecter d’éventuelles caméras cachées ou toute autre preuve que ce qui m’arrive n’est jamais qu’un nouveau reality show totalement déjanté.

  Evelyn lève le nez de son corsage brun chocolat et me sourit à pleines dents.

  — C'est la solution idéale ! Vous continuez à travailler pour nous, nous amputons votre salaire de vingt-cinq pour cent, mais vous logerez dans l’annexe, là-bas, au fond du parc!

  L'annexe... Quelle annexe? C'est vrai que le parc de Peabridge est immense, mais il n’y a aucune annexe. Il y a un belvédère, une pagode, un obélisque et…

  Tout à coup, j’ai l’impression de recevoir un coup de pic à glace dans le ventre.

  — Vous voulez parler de l’ancienne remise du gardien?

  — Une remise? De toute évidence, vous n’y avez jamais mis les pieds. C'est un vrai manoir !

  Dans le cauchemar d’un malade, c’est possible. Chaque fois que je passe près de ce bâtiment délabré, j’ai la chair de poule. Mes cheveux se dressent pratiquement sur ma tête à la naissance du cou. Les murs semblent être un havre de courants d’air humides et froids.

  — Evelyn, je ne peux pas vivre dans un hangar à outils poussiéreux.

 
— Ce n'est pas un hangar à outils ! C'était une maison destinée à un jardinier professionnel, un spécialiste diplômé en horticulture coloniale. Il y a une cuisine et une chambre indépendante.

  — Il y a aussi des toilettes ? Je me demande même s’il y a l’eau courante, là-bas. Sans parler de l’électricité.

  — Mais bien sûr ! Vous nous prenez pour des barbares ?

  Je baisse les yeux sur mon pantalon noir et mon corsage de soie préféré à la coupe spécialement étudiée pour mettre mon décolleté – minimal hélas ! – en valeur. C’est la tenue « spécial lundi » que j’ai choisie pour attirer l’attention de Jason dès le début de la semaine. C’est la dernière fois que je la porte pour bosser. A partir de la semaine prochaine, je m’habillerai façon Martha Washington.

  Non, je ne les prends pas pour des barbares. Ce dont je suis persuadée en revanche, c’est que le conseil d’administration de Peabridge est complètement déconnecté de la réalité.

  Ceci dit, ai-je vraiment le choix ? Je pourrais retourner vivre chez Mamie ou squatter le studio de Melissa… Si je m’abrite dans un carton sous le Key Bridge, comment faire passer Jason de la catégorie de Petit Ami Virtuel à celle de Petit Ami Réel ? Sans compter qu’on pourrait m’arrêter pour non-remboursement de mon prêt d’étudiante…

  — Vous avez bien dit que je serais logée gratuitement?

  — Absolument.

  — Toutes charges comprises ?

  — Toutes charges comprises.

  Il faut dire que je suis fatiguée de me battre avec mon propriétaire pour faire réparer la fuite d’eau du plafond de l’appartement que j’occupe actuellement. En plus, des voleurs se sont introduits deux fois chez moi l’an dernier (il n’y avait pourtant rien de bien à piquer !). Et pour venir travailler par les transports en commun, je mets presque une heure chaque matin et chaque après-midi.

  Ici, ce serait l’affaire d’une minute.

  Je pourrais dormir jusqu’à 8 heures et arriver quand même au boulot à l’heure. Et passer chez moi en coup de vent le midi pour me préparer un déjeuner digne de ce nom. Je pourrais même proposer à Jason de l’aider sur un projet de recherche, travailler tard à ses côtés, attablée à ma table de cuisine avant de lui proposer un dernier verre.

  Oui, je pourrais tout avoir : un petit ami bien réel, un bon boulot à la bibliothèque, une maison à moi. Et que Scott Randall aille se faire voir, lui et la baguette magique que je désirais tant !

  Je tends la main à Evelyn… en réprimant mon embarras soudain suscité par la vision de mes ongles rongés. Voilà encore une sale habitude à perdre, ça me fera un nouvel objectif.

  — Affaire conclue !

  Evelyn me prend la main, et son sourire me rassérène.

  — Affaire conclue !

  Et voilà. J’ai conservé mon boulot, j’ai un nouveau toit et je vais faire des économies de garde-robe, même si, j’en conviens aisément, elle est déjà très limitée.

  Mais alors, pourquoi donc ai-je la sensation d’être à deux doigts de tomber la tête la première dans un précipice ?

  2

  Le dimanche, en s’extrayant de la Lincoln Town Car noire de Mamie, Melissa me dit :

  — C’est sans doute la chose la plus dingue que tu aies jamais faite…

  Et elle sait de quoi elle parle. Nous sommes inséparables depuis la deuxième semaine de primaire, et plus précisément le jour où nous avons sauté au milieu des flaques de boue pendant la récré… Ce jour-là, nous portions les mêmes chaussettes bleu canard, et nos jambes en ont conservé les marques pendant des semaines. C'est inouï de voir combien deux filles peuvent devenir proches en étant la risée de toute la classe ! Notre mésaventure n’aurait pas laissé autant de traces si Mme Robinson n’avait choisi ce jour-là pour nous parler de la faune des îles Galapagos. En particulier les fous aux pieds bleus…

  — Merci pour le vote de confiance.

  J’ai déjà entrepris d’emprisonner mes cheveux dans un bandana pour dompter mes boucles rebelles. Si seulement les bonnes fées m’avaient fait don de cheveux parfaits, comme ceux de Melissa! Ça c’est une chose que je me répète à longueur de temps. Melissa a des cheveux couleur de miel et naturellement ondulés qui lui arrivent à l’épaule, encadrant son visage d’éternelle gamine. Tout en elle est mini, elle ne mesure d’ailleurs qu’un mètre cinquante-cinq, mais l’énergie qui l’anime est phénoménale.

  Jugez plutôt : elle est déjà en train de vider le coffre dont elle extrait des douzaines de sacs bourrés de matériel et de produits de nettoyage haut de gamme. Nous avons acheté tout ce qui fait briller, que dis-je, étinceler d’un coup d’éponge, en comptant sur une participation de Mamie pour le financement.

  Je prends ma part de butin.

  Même dans la lumière crue de cette belle matinée de printemps, je ressens une étrange sensation en approchant de l’entrée du cottage, comme une impression de froid… Un frisson court le long de ma colonne vertébrale. Je suis incapable de résister au besoin impérieux de regarder par-dessus mon épaule pour m’assurer qu’aucune créature ne va surgir derrière moi.

  Je lance à Melissa :

  — Nous sommes arrivées. Tu ne ressens rien de bizarre ?

  — Pourquoi ? Tu continues à croire que cet endroit est hanté ?

  — Pas hanté. J’ai juste la sensation qu’une énergie spéciale règne ici… Comme une présence.

  Melissa sifflote le thème de La Quatrième Dimension avant de prendre une voix sépulcrale, comme dans la série de Rod Serling.

  — Jane Madison s’imagine qu’elle va emménager dans un cottage tout ce qu’il y a d’ordinaire, dans un banal jardin de Georgetown…

  Je ne peux m’empêcher de rire. C’est vrai qu’il fait froid et un peu humide autour de cette maison, mais comment en serait-il autrement ? Je suis à l’ombre… Ce que je peux être idiote, vraiment !

  Je cherche les clés au fond de ma poche et je prends la clé neuve qu’Evelyn m’a donnée. Ma patronne a tenu parole : un serrurier est venu pendant le week-end pour installer un solide verrou sur la porte, mais je n’ai pas eu le courage de l’essayer seule. A présent, j’introduis dans la serrure la clé en laiton qui brille comme de l’or, et je la tourne.

  Je prends une profonde inspiration avant d’ouvrir la porte. Je demande à Melissa :

  — Prête?

  — Tout à fait prête.

  Elle fait un pas en avant, armée d’un balai à franges et du balai de Mamie, lesquels prennent dans ses mains des allures de hallebardes.

  La porte s’ouvre sans grincer. Le serrurier a dû s’occuper aussi des gonds. En revanche, le reste du cottage semble avoir été déserté depuis plus d’un siècle.

  Dans le salon, des draps-housses blancs recouvrent les meubles parmi lesquels on arrive à deviner la forme de canapés, de chaises ou d’ottomanes… Le sol est recouvert d’une épaisse couche de poussière, et sur le devant de la maison, les vitres sont constellées de chiures de mouches, ce qui leur donne une teinte sombre. Un tapis de sol tressé a été enroulé et posé contre le mur du fond, et le parquet de bois est terne et mal en point. En tendant le cou, j’ai un bref aperçu des appareils électroménagers de la cuisine qui ont dû être blancs dans une vie antérieure.

  Melissa s’exclame :

  — Je ne sais même pas par où commencer !

  Si elle aussi se décourage, où va-t-on ?

  Je lui dis d’un ton résolu :

  — On pourrait s’attaquer aux endroits les plus durs à faire ? Tu préfères la cuisine ou la salle de bains ?

  — Je passe suffisamment de temps dans la cuisine pour mon boulot ! Je vais m’occuper de la salle de bains. D’autant qu’elle est plus petite…

  Nous nous partageons le matériel pour mettre en œuvre notre stratégie d’attaque : « Diviser pour régner. » Je me demande in petto dans quel état peut être une cuisine qui n’a pas servi depuis des décennies.

  La réponse est : en piteux état.

  Je commence par passer un coup de bala
i en me disant qu’il est logique de se débarrasser de la crasse sèche avant de s’attaquer à la crasse humide. Ce faisant, je déloge suffisamment d’araignées pour repeupler toutes les fermes de notre monde à nous, n’en déplaise à Charlotte l’Araignée… Je découvre que mon nouveau toit abrite également des souris, ou du moins qu’il en a abrité par le passé, quand il y avait un semblant de nourriture à se mettre sous la dent. Le papier qui recouvrait les étagères s’est détaché quand la colle qui le retenait a pris de l’âge. Derrière, il ne reste que de la poussière dorée qui me fait éternuer si je m’en approche de trop près.

  Tout en balayant, en frottant, en récurant et en épongeant, je ne peux m’empêcher de me réjouir. C’est ma maison que nous sommes en train de remettre en état ! Mon pied-à-terre, mon refuge, loin du tourbillon d’activité que je dois affronter au quotidien. A chaque pression sur ma bombe aérosol, je repousse un peu plus loin l’atmosphère glaciale qui régnait ici. En maîtrisant mes peurs irraisonnées, je suis en train de chasser le spectre de La Quatrième Dimension.

  Un peu après midi, je jette un coup d’œil par la fenêtre de la cuisine (dont les vitres étincellent depuis que je leur ai passé une bonne dose de Windex). Et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire.

  Le cottage se trouve au bout d’une allée de jardin. Alors que les coucous et l’ibéris rose fuchsia se sont fanés pendant les grosses chaleurs de l’été, je distingue encore les étoiles blanches et brillantes des tiarella cordifolia.

  Tous les volumes de la bibliothèque consacrés à l’horticulture coloniale m’auront au moins servi à quelque chose !

  Comme les conseils de Mamie en matière de travaux ménagers, d’ailleurs. Lorsque Melissa et moi plions les housses qui recouvrent les meubles du salon, nous avons la bonne surprise de trouver deux canapés profonds et bien rembourrés dont le revêtement vert camouflage semble avoir échappé à l’usure du temps. Dans la chambre, nous découvrons un lit à baldaquin avec un matelas en vraies plumes. On dirait que mes draps neufs ont été faits pour !

  Nous déroulons le tapis du salon, au superbe motif tressé. L’aspirateur de Mamie fait des miracles, avalant les dernières preuves d’abandon du cottage. Dès que le travail est terminé et que j’enroule le cordon de l’aspirateur, je m’écroule avec Melissa sur un des canapés pour jeter un coup d’œil critique sur notre œuvre.